La traditionnelle cérémonie patriotique commémorant l’armistice du 11 novembre 1918 a été marquée par la présence, outre des représentants des associations patriotiques locales et des corps constitués, d’un peloton du 3e RAMA de Canjuers, commandé par le capitaine Masseteau, de représentants de l’association Var 14-18 en uniforme de « poilus » et par une délégation de collégiens et d’enfants des écoles primaires de Saint-Tropez. C’est au cimetière marin, devant la stèle dédiée aux Tropéziens qui ont péri durant le conflit, que le maire Jean-Pierre Tuveri a prononcé son discours, rappelant l’émotion qui traversa la France au moment de l’annonce de la signature d’une paix tant espérée.
« Il est onze heures, en ce 11 novembre 1918, près de Saint-Armarin dans les Vosges, quand une compagnie de soldats français apprend la nouvelle de la signature de l’armistice.
« Un grand silence, un grand étonnement.
Puis une rumeur monte de la vallée, une autre lui répond de l’avant. C’est un jaillissement de cris dans les nefs de la forêt. Il semble que la terre exhale un long soupir. Il semble que de nos épaules tombe un poids énorme. Nos poitrines sont délivrées du cilice de l’angoisse : nous sommes définitivement sauvés.
Cet instant se relie à 1914. La vie se lève comme une aube. L’avenir s’ouvre comme une avenue magnifique. Mais une avenue bordée de cyprès et de tombes. Quelque chose d’amer gâte notre joie, et notre jeunesse a beaucoup vieilli. »
Ce témoignage de l’écrivain Gabriel Chevallier, engagé en 1914, blessé en 1915, puis reparti au front comme simple soldat, en dit plus long que n’importe quel discours sur l’immense soulagement ressenti par les milliers d’hommes mobilisés durant la Grande Guerre, suite à l’annonce de l’armistice signé à Rethondes.
Près d’un siècle plus tard, il n’y a plus aucun soldat, plus aucun « poilu » pour témoigner devant nous de ce que fut ce premier conflit « mondial » : quatre années d’horreur, de souffrances et de privations qui auront causé la mort de 9 millions d’hommes et de femmes, de soldats et de civils, sans compter plus de quatre millions de blessés, gazés, mutilés, aveugles, ceux que l’on a qualifié de « gueules cassées » tant ils portaient sur leurs visages ou dans leurs corps les stigmates de la guerre.
Il convient de se souvenir, car c’est notre devoir de mémoire et que, comme l’a écrit Roland Dorgelès, l’auteur des « Croix de bois », « l’homme est une machine à oublier ».
Il convient de se souvenir de ce que furent la réalité de la Grande guerre et de ses funestes années de conflit.
1914 fut une hécatombe. Les vaines offensives de 1915 sacrifièrent des centaines de milliers de jeunes vies pour de bien maigres conquêtes trop souvent mesurées en mètres. La nécessité de « tenir » à tout prix dans les fournaises de 1916 que furent Verdun et la Somme achevèrent de conforter les combattants dans leur idée que leur vie était sacrifiée pour la gloire de l’état-major.
Et quand 1917 noya dans le sang les espoirs de rupture du front au Chemin des Dames et à Passchendaele, le désespoir fut complet, et prépara le terrain pour les mutineries qui touchèrent 68 divisions sur les 110 que comptait l’armée française.
Il convient de se souvenir également qu’é l’issue de l’armistice, symbole d’espoir dans une Europe qui souhaitait se reconstruire, la victoire des Alliés et l’humiliation des vaincus portaient déjà le germe d’un conflit encore plus violent, encore plus éprouvant et meurtrier. 21 ans après la paix scellée dans le wagon de Rethondes, l’Allemagne, avide de revanche et encouragée par la faiblesse des démocraties déclenchait la Seconde guerre mondiale.
A l’heure où notre société traverse une crise majeure et est tentée par un repli sur soi, il est de notre devoir de nous souvenir et de rappeler que la paix se mérite et qu’elle ne peut se construire qu’ensemble, dans la tolérance et le respect des règles de la démocratie, à l’intérieur et au-delé de nos frontières. Mais qu’elle nécessite aussi le courage politique de faire preuve de fermeté en s’engageant pour mettre fin à des situations susceptibles de dégénérer en conflits beaucoup plus importants ».
La cérémonie s’est ensuite transportée devant le monument de la Libération, dans la cour de la salle Jean-Despas, avec la lecture par le premier magistrat du message du secrétaire d’Etat aux anciens combattants, suivie des dépôts de gerbes.
La traditionnelle cérémonie patriotique commémorant l’armistice du 11 novembre 1918 a été marquée par la présence, outre des représentants des associations patriotiques locales et des corps constitués, d’un peloton du 3e RAMA de Canjuers, commandé par le capitaine Masseteau, de représentants de l’association Var 14-18 en uniforme de « poilus » et par une délégation de collégiens et d’enfants des écoles primaires de Saint-Tropez. C’est au cimetière marin, devant la stèle dédiée aux Tropéziens qui ont péri durant le conflit, que le maire Jean-Pierre Tuveri a prononcé son discours, rappelant l’émotion qui traversa la France au moment de l’annonce de la signature d’une paix tant espérée.
« Il est onze heures, en ce 11 novembre 1918, près de Saint-Armarin dans les Vosges, quand une compagnie de soldats français apprend la nouvelle de la signature de l’armistice.
« Un grand silence, un grand étonnement.
Puis une rumeur monte de la vallée, une autre lui répond de l’avant. C’est un jaillissement de cris dans les nefs de la forêt. Il semble que la terre exhale un long soupir. Il semble que de nos épaules tombe un poids énorme. Nos poitrines sont délivrées du cilice de l’angoisse : nous sommes définitivement sauvés.
Cet instant se relie à 1914. La vie se lève comme une aube. L’avenir s’ouvre comme une avenue magnifique. Mais une avenue bordée de cyprès et de tombes. Quelque chose d’amer gâte notre joie, et notre jeunesse a beaucoup vieilli. »
Ce témoignage de l’écrivain Gabriel Chevallier, engagé en 1914, blessé en 1915, puis reparti au front comme simple soldat, en dit plus long que n’importe quel discours sur l’immense soulagement ressenti par les milliers d’hommes mobilisés durant la Grande Guerre, suite à l’annonce de l’armistice signé à Rethondes.
Près d’un siècle plus tard, il n’y a plus aucun soldat, plus aucun « poilu » pour témoigner devant nous de ce que fut ce premier conflit « mondial » : quatre années d’horreur, de souffrances et de privations qui auront causé la mort de 9 millions d’hommes et de femmes, de soldats et de civils, sans compter plus de quatre millions de blessés, gazés, mutilés, aveugles, ceux que l’on a qualifié de « gueules cassées » tant ils portaient sur leurs visages ou dans leurs corps les stigmates de la guerre.
Il convient de se souvenir, car c’est notre devoir de mémoire et que, comme l’a écrit Roland Dorgelès, l’auteur des « Croix de bois », « l’homme est une machine à oublier ».
Il convient de se souvenir de ce que furent la réalité de la Grande guerre et de ses funestes années de conflit.
1914 fut une hécatombe. Les vaines offensives de 1915 sacrifièrent des centaines de milliers de jeunes vies pour de bien maigres conquêtes trop souvent mesurées en mètres. La nécessité de « tenir » à tout prix dans les fournaises de 1916 que furent Verdun et la Somme achevèrent de conforter les combattants dans leur idée que leur vie était sacrifiée pour la gloire de l’état-major.
Et quand 1917 noya dans le sang les espoirs de rupture du front au Chemin des Dames et à Passchendaele, le désespoir fut complet, et prépara le terrain pour les mutineries qui touchèrent 68 divisions sur les 110 que comptait l’armée française.
Il convient de se souvenir également qu’é l’issue de l’armistice, symbole d’espoir dans une Europe qui souhaitait se reconstruire, la victoire des Alliés et l’humiliation des vaincus portaient déjà le germe d’un conflit encore plus violent, encore plus éprouvant et meurtrier. 21 ans après la paix scellée dans le wagon de Rethondes, l’Allemagne, avide de revanche et encouragée par la faiblesse des démocraties déclenchait la Seconde guerre mondiale.
A l’heure où notre société traverse une crise majeure et est tentée par un repli sur soi, il est de notre devoir de nous souvenir et de rappeler que la paix se mérite et qu’elle ne peut se construire qu’ensemble, dans la tolérance et le respect des règles de la démocratie, à l’intérieur et au-delà de nos frontières. Mais qu’elle nécessite aussi le courage politique de faire preuve de fermeté en s’engageant pour mettre fin à des situations susceptibles de dégénérer en conflits beaucoup plus importants ».
La cérémonie s’est ensuite transportée devant le monument de la Libération, dans la cour de la salle Jean-Despas, avec la lecture par le premier magistrat du message du secrétaire d’Etat aux anciens combattants, suivie des dépôts de gerbes.