Jusqu’au 7 octobre, après les Voiles de Saint-Tropez, le public pourra admirer les sculptures monumentales d’Arman en divers lieux et places de la ville. Cette exposition inédite a été inaugurée le 20 juin par le maire Jean-Pierre Tuveri et Corice Arman, épouse de l’artiste décédé en 2005
« Depuis 2008, la municipalité que j’ai l’honneur de conduire s’efforce de mener une politique culturelle dynamique et attractive, s’appuyant sur le lustre et la renommée acquis par notre ville, a déclaré le maire lors du vernissage de l’exposition. Cette politique ambitieuse s’est traduite par l’ouverture de deux nouveaux musées, celui de l’Histoire maritime tropézienne à la citadelle et celui de la Gendarmerie et du Cinéma dans les locaux de l’ancienne gendarmerie chère aux Gendarmes de Saint-Tropez. Elle a également permis de mettre l’art au niveau du grand public, notamment par l’organisation d’exposition de sculptures monumentales sur les quais et places de notre ville.
C’est ainsi qu’ont été accueillies des expositions consacrées à des artistes aussi renommés que Fernando Botero, Manolo Valdès, Igor Mitoraj, Antoni Clavé ou, l’an dernier, Niki de Saint Phalle. Dans la lignée de ces noms prestigieux, je suis très heureux de l’opportunité qui nous est donnée cette année de pouvoir exposer des œuvres de l’un des plus célèbres sculpteurs de la seconde moitié du XXe siècle, j’ai nommé Arman ».
Né à Nice en 1928, Arman a fait ses classes dans sa ville natale, à L’Ecole nationale des arts décoratifs, puis à l’école du Louvre à Paris. C’est dans la capitale qu’il découvre en 1954 les collages de Schwitters et les superpositions de couleurs de Pollock, techniques qui agiront comme une révélation et un aiguillon dans sa démarche artistique. Dès lors, Arman va délaisser les outils traditionnels de la peinture et s’orienter vers un art où n’importe quel objet peut devenir un médium pictural, tels que des chaînes de bicyclette, des colliers de boules, des chapelets ou des tiges qu’il trempe dans la peinture avant de les projeter sur une toile.
En octobre 1960, il remplit la galerie d’Iris Clert, rue des Beaux-Arts à Paris, d’objets de rebut ou tirés de poubelles qui lui serviront de matériaux pour réaliser l’exposition « Le plein ». C’est ce qu’il appelle ses « accumulations », un principe consistant à employer directement comme matière picturale des objets manufacturés qui représentaient pour l’artiste les prolongements multiples et infinis de la main de l’homme qui subit un cycle continu de production, consommation, destruction.
Dans la même période, il rejoint le groupe des Nouveaux réalistes, aux côtés de, entre autres, son ami d’enfance Yves Klein, de Daniel Spoerri et Jean Tinguely. A partir de 1961, sa carrière se poursuit à New York en alternance avec Nice puis Vence, jusqu’à sa mort dans la métropole américaine en 2005.
Lors du vernissage, le maire Jean-Pierre Tuveri a remercié très chaleureusement et très sincèrement Madame Corice Arman, qui a rendu possible la réalisation de cet événement qui va marquer la saison estivale à Saint-Tropez, ainsi, que Linda et Guy Pieters, pour avoir permis le prêt de ces œuvres qui s’intègrent merveilleusement bien dans le décor de nos places et de nos quais. Il a également remercié Madame Catherine Le Lan, maire de Vence, et M. Jean Iborra, son directeur des Affaires culturelles, pour le prêt de l’œuvre « Accord parfait » dont l’exposition à Saint-Tropez particulièrement à cœur à Madame Arman avant que cette sculpture offerte à la ville de Vence ne soit installée de façon pérenne dans cette belle commune des Alpes Maritimes. Enfin, il a salué Olivia Pesce qui a été la cheville ouvrière de cette opération et Helen Modini qui a mis la Ville en contact.
« C’est une vraie fierté de pouvoir exposer des sculptures d’Arman à Saint-Tropez, a dit le premier magistrat en conclusion de son discours, et je ne doute pas que les Tropéziens et les milliers de visiteurs qui verront ces sculptures monumentales jusqu’au 7 octobre seront ravis de cette initiative. Puisse cette exposition dans ce cadre prestigieux trouver le maximum d’écho dans la presse généraliste et spécialisée, et peut-être susciter d’autres initiatives pour les saisons à venir ».
Armand Pierre Fernandez, dit Arman est un artiste franco-américain peintre, sculpteur et plasticien, connu pour ses « accumulations » et qui n’a eu de cesse de surprendre tout au long de carrière. Il fut l’un des premiers à employer directement, comme matière picturale, les objets manufacturés, qui représentaient pour lui les prolongements multiples et infinis de la main de l’homme qui subissent un cycle continu de production, consommation, destruction.
Ses œuvres sont à découvrir au gré de votre balade en ville. Prenez le départ des jardins du Musée de l’Annonciade jusqu’à la place de la Garonne, rejoignez la place de l’Ormeau et repassez par le môle Jean Réveille pour terminer sur le quai Jean Jaurès.
Des œuvres qui traduisent d’une certaine façon une idée du cycle infernal de notre société de consommation. A méditer …