Près de 1 500 personnes ont assisté à la citadelle à la traditionnelle soirée du 15 août, réservée aux résidents tropéziens. Après le repas des Aînés sur le site offert comme chaque année par le Centre communal d’action sociale, le maire Jean-Pierre Tuveri a ouvert l’événement par un discours évoquant la signification de cette journée.
«Depuis 66 ans, le 15 août est désormais une journée commémorant le débarquement de Provence et pour nous Tropéziens, la libération de notre cité. C’est donc tout à la fois une journée du souvenir et une journée de joie. Mais tous les 15 août n’ont pas revêtu un tel caractère joyeux et festif.
Le 15 août 1939, en effet, la France et Saint-Tropez vivaient leurs derniers jours de paix et au cours des semaines suivantes, les évènements allaient se précipiter de façon dramatique. Suite à l’agression de la Pologne par l’Allemagne nazie, le 1er septembre, la mobilisation générale était immédiatement décrétée en France le 2 septembre. Les tropéziens dans l’obligation de porter les armes rejoignaient ainsi que des centaines de milliers de combattants français, leur lieu de rassemblement.
Les 15 août 1941 et 1942 se sont passés sous l’administration du régime de Vichy, le Maréchal Pétain étant chef de l’État. Comme les autres français, les tropéziens devaient se plier aux nouvelles lois et aux décrets anti-démocratiques, édictés par le nouveau régime dans le cadre de la Révolution Nationale. Alors que certains s’en accommodaient, d’autres commençaient à entrer en résistance, sensibles au discours de ce Général, qui depuis Londres refusait à Pétain de représenter la France et qui prétendait seul, parler en son nom, un certain Général de Gaulle, qui dès le 18 juin 1940 avait lancé un appel à poursuivre le combat, appel, que très peu à Saint-Tropez, avaient alors entendu.
Le 15 août 1943, s’est passé sous occupation italienne. Le 8 novembre 1942, en effet, les anglo-américains avaient lancé «l’opération Torch» et débarqué au Maroc et en Algérie. En représailles, le 11 novembre 1942, les allemands lançaient «l’opération Attila» et envahissaient la zone libre. De son côté, Mussolini faisait pénétrer ses troupes le long de la côte provençale, occupant 8 départements du sud-est, s’étendant d’est en ouest, de Menton à la Ciotat. Saint-Tropez se retrouve sous le commandement de la division d’infanterie «Legnano», dépendant de la 4e Armata.
L’occupation italienne relativement conciliante, presque débonnaire au cours des premiers mois était progressivement devenue plus pesante, avec l’instauration d’un couvre-feu, des zones d’exclusion, concernant notamment les plages et des réquisitions de logements. Outre les désagréments qui en résultaient pour la population, celle-ci souffrait de plus en plus de pénuries alimentaires.
Le 15 août 1944, le jour tant attendu de la libération arrivait enfin. C’est par l’entremise des messages personnels diffusés sur radio Londres et écoutés tous les soirs avec attention que les informations relatives au débarquement de Provence seront annoncées. Les codes en étaient les suivants :
– «Nancy a le torticolis» annonçait qu’un débarquement interviendrait dans les 8 jours.
– «le chasseur est affamé» signifiait que les opérations étaient prévues dans les 24 heures.
– Enfin, «Gaby va se coucher dans l’herbe» proclamait la mise en alerte immédiate de tous les mouvements de résistance.
À Saint-Tropez, Nicole Celebonovitch, est chargée, conformément aux directives des chefs de la Brigade des Maures d’écouter radio Londres. Le 14 août, elle se trouve place des Lices, au café de la Renaissance, sa surprise est énorme, lorsqu’elle entend les 3 messages. À bicyclette, elle part alors prévenir les membres de la résistance de l’imminence du débarquement. Les chefs de la résistance se préparent et attendent, durant la nuit, le moindre signe annonçant le débarquement, mais contrairement à leurs attentes, ces signes viendront du ciel.
Vers 4h 15 du matin dans la nuit du 15 août, des avions volant à basse altitude se font entendre et des formes commencent à tomber du ciel. Il s’agissait du largage, par suite d’une erreur de navigation, de 2 compagnies de parachutistes américains censés être lâchés sur le Muy. Le capitaine Ralph R Miller, commandant de la Compagnie B ainsi que 16 autres parachutistes, tombés en mer ne seront jamais retrouvés. Une nouvelle plaque commémorative, rendant hommage au sacrifice de ces hommes a été inaugurée le 15 août 2009 en présence de vétérans américains et se trouve désormais dans l’enceinte du monument à la Libération.
À Saint-Tropez, les parachutistes américains, épaulés par les forces de la résistance libèrent la ville. Ils ne peuvent malheureusement pas empêcher la destruction du port. Durant la journée du 15 août, les parachutistes déplorent 3 tués et 9 blessés, 2 résistants tropéziens perdent aussi la vie, Guy Ringrave et Paul Roussel.
La fin de la journée du 15 août est marquée par la joie des libérateurs et des tropéziens. La libération est fêtée dans les cafés de la place des Lices. Malheureusement, la journée du 16 août allait se terminer par une tragédie. Alors que de nombreux tropéziens sont présents en ville et sur la place des Lices, plusieurs bombes sont lâchées par 2 bombardiers allemands au dessus de la ville et sur la route de la Belle Isnarde. 10 tropéziens y perdent la vie :
– Jeannine Brun
– André Joly
– Dominique Melanrancio
– Jean Mitrani
– Julien Mitrani
– Marie Jeanne Pagliano
– Nicole Petiti
– Fançois Siri
– Catherine Ristorto
– Michelle Ristorto
Si j’ai tenu à rappeler leur nom, c’est pour leur rendre hommage et ne pas oublier que ces jours de joie, furent aussi des jours de douleur».
Après ce discours émouvant, la soirée s’est poursuivie par un concert du groupe des Gospel Voices, qui ont remplacé les Chœurs de l’armée rouge initialement prévue. Après une heure de spectacle chantant et dansant, le ciel s’est embrasé vers 23h. Le traditionnel feu d’artifice a été tiré depuis une barge en mer.
Près de 1 500 personnes ont assisté à la citadelle à la traditionnelle soirée du 15 août, réservée aux résidents tropéziens. Après le repas des Aînés sur le site offert comme chaque année par le Centre communal d’action sociale, le maire Jean-Pierre Tuveri a ouvert l’événement par un discours évoquant la signification de cette journée.
«Depuis 66 ans, le 15 août est désormais une journée commémorant le débarquement de Provence et pour nous Tropéziens, la libération de notre cité. C’est donc tout à la fois une journée du souvenir et une journée de joie. Mais tous les 15 août n’ont pas revêtu un tel caractère joyeux et festif.
Le 15 août 1939, en effet, la France et Saint-Tropez vivaient leurs derniers jours de paix et au cours des semaines suivantes, les évènements allaient se précipiter de façon dramatique. Suite à l’agression de la Pologne par l’Allemagne nazie, le 1er septembre, la mobilisation générale était immédiatement décrétée en France le 2 septembre. Les tropéziens dans l’obligation de porter les armes rejoignaient ainsi que des centaines de milliers de combattants français, leur lieu de rassemblement.
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Les 15 août 1941 et 1942 se sont passés sous l’administration du régime de Vichy, le Maréchal Pétain étant chef de l’État. Comme les autres français, les tropéziens devaient se plier aux nouvelles lois et aux décrets anti-démocratiques, édictés par le nouveau régime dans le cadre de la Révolution Nationale. Alors que certains s’en accommodaient, d’autres commençaient à entrer en résistance, sensibles au discours de ce Général, qui depuis Londres refusait à Pétain de représenter la France et qui prétendait seul, parler en son nom, un certain Général de Gaulle, qui dès le 18 juin 1940 avait lancé un appel à poursuivre le combat, appel, que très peu à Saint-Tropez, avaient alors entendu.
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Le 15 août 1943, s’est passé sous occupation italienne. Le 8 novembre 1942, en effet, les anglo-américains avaient lancé «l’opération Torch» et débarqué au Maroc et en Algérie. En représailles, le 11 novembre 1942, les allemands lançaient «l’opération Attila» et envahissaient la zone libre. De son côté, Mussolini faisait pénétrer ses troupes le long de la côte provençale, occupant 8 départements du sud-est, s’étendant d’est en ouest, de Menton à la Ciotat. Saint-Tropez se retrouve sous le commandement de la division d’infanterie «Legnano», dépendant de la 4e Armata.
L’occupation italienne relativement conciliante, presque débonnaire au cours des premiers mois était progressivement devenue plus pesante, avec l’instauration d’un couvre-feu, des zones d’exclusion, concernant notamment les plages et des réquisitions de logements. Outre les désagréments qui en résultaient pour la population, celle-ci souffrait de plus en plus de pénuries alimentaires.
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Le 15 août 1944, le jour tant attendu de la libération arrivait enfin. C’est par l’entremise des messages personnels diffusés sur radio Londres et écoutés tous les soirs avec attention que les informations relatives au débarquement de Provence seront annoncées. Les codes en étaient les suivants :
– «Nancy a le torticolis» annonçait qu’un débarquement interviendrait dans les 8 jours.
– «le chasseur est affamé» signifiait que les opérations étaient prévues dans les 24 heures.
– Enfin, «Gaby va se coucher dans l’herbe» proclamait la mise en alerte immédiate de tous les mouvements de résistance.
À Saint-Tropez, Nicole Celebonovitch, est chargée, conformément aux directives des chefs de la Brigade des Maures d’écouter radio Londres. Le 14 août, elle se trouve place des Lices, au café de la Renaissance, sa surprise est énorme, lorsqu’elle entend les 3 messages. À bicyclette, elle part alors prévenir les membres de la résistance de l’imminence du débarquement. Les chefs de la résistance se préparent et attendent, durant la nuit, le moindre signe annonçant le débarquement, mais contrairement à leurs attentes, ces signes viendront du ciel.
Vers 4h 15 du matin dans la nuit du 15 août, des avions volant à basse altitude se font entendre et des formes commencent à tomber du ciel. Il s’agissait du largage, par suite d’une erreur de navigation, de 2 compagnies de parachutistes américains censés être lâchés sur le Muy. Le capitaine Ralph R Miller, commandant de la Compagnie B ainsi que 16 autres parachutistes, tombés en mer ne seront jamais retrouvés. Une nouvelle plaque commémorative, rendant hommage au sacrifice de ces hommes a été inaugurée le 15 août 2009 en présence de vétérans américains et se trouve désormais dans l’enceinte du monument à la Libération.
(…)
À Saint-Tropez, les parachutistes américains, épaulés par les forces de la résistance libèrent la ville. Ils ne peuvent malheureusement pas empêcher la destruction du port. Durant la journée du 15 août, les parachutistes déplorent 3 tués et 9 blessés, 2 résistants tropéziens perdent aussi la vie, Guy Ringrave et Paul Roussel.
La fin de la journée du 15 août est marquée par la joie des libérateurs et des tropéziens. La libération est fêtée dans les cafés de la place des Lices. Malheureusement, la journée du 16 août allait se terminer par une tragédie. Alors que de nombreux tropéziens sont présents en ville et sur la place des Lices, plusieurs bombes sont lâchées par 2 bombardiers allemands au dessus de la ville et sur la route de la Belle Isnarde. 10 tropéziens y perdent la vie :
– Jeannine Brun
– André Joly
– Dominique Melanrancio
– Jean Mitrani
– Julien Mitrani
– Marie Jeanne Pagliano
– Nicole Petiti
– Fançois Siri
– Catherine Ristorto
– Michelle Ristorto
Si j’ai tenu à rappeler leur nom, c’est pour leur rendre hommage et ne pas oublier que ces jours de joie, furent aussi des jours de douleur».
Après ce discours émouvant, la soirée s’est poursuivie par un concert du groupe des Gospel Voices, qui ont remplacé les Chœurs de l’armée rouge initialement prévue. Après une heure de spectacle chantant et dansant, le ciel s’est embrasé vers 23h. Le traditionnel feu d’artifice a été tiré depuis une barge en mer.