Samedi 8 septembre, le maire Jean-Pierre Tuveri a inauguré cinq nouveaux espaces du musée d’histoire maritime tropézienne, consacrés à la plaisance, au motonautisme, à la pêche au corail, au commerce avec le Levant et à l’usine des câbles Grammont.
En chiffres
Inauguré le samedi 8 septembre 2018
Coût : à venir …
C’est une foule de Tropéziens qui a assisté à l’événement célébrant le cinquième anniversaire du musée qui a déjà séduit plus de 500 000 visiteurs, faisant de cet espace muséal le second payant du Var, après le musée de la gendarmerie et du cinéma de Saint-Tropez. « L’inauguration de nouveaux espaces muséaux témoigne de la vitalité d’un équipement culturel qui n’a cessé d’évoluer, de s’enrichir, soit par petites touches, soit comme aujourd’hui, en permettant aux visiteurs de découvrir de nouveaux thèmes de la riche histoire maritime de Saint-Tropez », a souligné le maire Jean-Pierre Tuveri.
Le premier magistrat a rappelé que le musée d’histoire maritime tropézienne était aussi un conservatoire de la mémoire permettant le croisement des travaux de recherche sur Saint-Tropez et la collecte de la mémoire des familles. « Le musée ne collecte ou ne repère pas seulement des objets, il conserve aussi les souvenirs que ces marins ont laissés dans leurs familles. Il n’est pas rare qu’un souvenir soit aussi important qu’un objet car il est hautement qualitatif et permet souvent de relancer la recherche qui guide l’équipe du musée vers de nouveaux horizons. Ces souvenirs ont également une influence sur la muséographie. Ici l’histoire générale se confond avec l’intimité des marins », a précisé le maire.
De fait, depuis son ouverture, les collections se sont régulièrement enrichies par des achats de la Ville, par la commande de créations mais aussi grâce aux prêts et aux dons des particuliers, que M. Tuveri a chaleureusement remercié pour leur contribution. «Au nom du conseil municipal de Saint-Tropez, je remercie très chaleureusement tous les prêteurs, tous les donateurs et tous les intervenants dans le musée. Grâce à vous, le riche passé maritime de la ville est chaque jour mieux connu ».
Les nouveaux espaces :
Usine des câbles Grammont : il existait partiellement en juillet 2013. Une série de photographies et de gravures présentait l’usine des câbles Grammont dans une des tourelles du rez-de-chaussée. Cet espace est complété par une maquette de l’usine réalisée par Michel Mourier. On y découvre également un téléphone Grammont acheté par la Ville, un fac-similé d’un plan de l’usine, plan dont l’original a été retrouvé par Mme Hélène Riboty, archiviste de la Ville qui l’a fait restaurer, ainsi que les carnets de notes d’Alexandre Grammont.
Plaisance et régates : Sur la terrasse du donjon, dans une tourelle, on peut voir les magnifiques maquettes réalisées par Yves Gaignet et acquises par la Ville: celle de l’Olympia, un des voiliers de Paul Signac, la maquette de Zaca, le bateau avec lequel Errol Flynn vint de nombreuses fois à Saint-Tropez. On y trouve également les maquettes de Pride et Ikra, des demi-coques, des photographies sans oublier les somptueuses images de Guillaume Voiturier. Il est important de préciser que le maquettiste Yves Gaignet, est l’un des meilleurs de France, inscrit aux Grands ateliers de France, et que ses réalisations se retrouvent dans de nombreux musées maritimes et chez nombre d’armateurs et d’amateurs de voiles. Le musée de Saint-Tropez est heureux de pouvoir exposer quatre de ses réalisations.
Motonautisme : Toujours sur la terrasse du donjon mais dans une autre tourelle, on découvre cet espace qui rappelle que Saint-Tropez joua un rôle important dans l’essor du motonautisme dans les années 1960. Grâce à de fortes personnalités telles qu’Antoine Mercurio, Marcel Biales, Joseph Fernandez et Georges Rizzo, fondateurs de l’entreprise Sportmer, Saint-Tropez devint un haut lieu pour les Rivas et les Cigarettes.
Cet espace présente aussi trois maquettes réalisées par Georges Libera, une de Riva, une de Mangousta et une de Cigarette. La vitrine consacrée aux courses offshores montre que Saint-Tropez fut un haut lieu du offshore entre 1985 et 1996. C’est à Saint-Tropez que le regretté Didier Pironi avait installé ces chantiers et son équipe. C’est notamment Patrice de Colmont suivi avec enthousiasme par Didier Pironi et Antoine Mercurio qui lancèrent l’idée de grands prix à Saint-Tropez, idée que soutint la Ville. C’est grâce à cette impulsion que Pascal Villanova, Patrick Mercurio et Jean-Marc Sanchez se lancèrent dans la compétition. Ces Tropéziens s’illustrèrent dans le monde entier.
Pêche au corail et aux éponges: Saint-Tropez fut un très haut lieu de la pêche au corail au XVIe et au XVIIe siècle. La ville n’offrit-elle pas une branche de corail à la future reine de France Marie de Médicis en escale à Saint-Tropez en 1600 ? Les Tropéziens pêchaient par dizaine le long du massif des Maures mais également sur les côtes d’Afrique du Nord. Et ce corail qu’ils ne transformaient pas était ensuite dispersé dans toute la Méditerranée et notamment dans l’Empire ottoman où une partie de la production allait ensuite jusqu’au Tibet. C’est cette histoire méconnue que l’on vous raconte dans une tourelle du rez-de-chaussée, en redescendant de la terrasse. Pour la petite histoire on pêchait encore un peu le corail au début du XXe siècle à l’aide des scaphandres Pieds-lourds.
Commerce au Levant : La Provence, et Saint-Tropez en particulier, développa un commerce important avec l’empire ottoman, comme l’atteste un contrat signé avec le capitaine tropéziene Trullet ou encore un coffre de corsaire en acier du XVIIe siècle.
Et d’autres en préparation…
« Je peux déjà vous annoncer que nous préparons un nouvel espace qui sera présenté l’année prochaine pendant les Voiles de Saint-Tropez, a souligné le maire, et qui sera consacré au voilier Virtuelle dessiné et conçu par Philippe Starck. Nous avons fait le choix de ce voilier parmi de nombreux autres tout d’abord parce qu’il est attaché à l’année au port de Saint-Tropez et parce que son propriétaire, Jean-Michel Robert, apporte un concours précieux à la réalisation de cet espace en préparation.
« Nous allons recevoir, au printemps prochain un don d’un grand intérêt et d’une qualité certaine : l’épreuve en terre de la statue du bailli de Suffren, inaugurée le 4 avril 1866 sur le port. Une épreuve en terre du sculpteur Marius Montagne qui témoigne de la réflexion de l’artiste au cours de son travail. Cette œuvre a été sauvée d’une disparition certaine par Michel et Odile Gaud.
Enfin, pour terminer, la direction de la Culture travaille avec les affaires archéologiques sous-marines et l’entreprise Acoros afin de présenter dans les deux années à venir deux petits canons, sans doute du XVIe siècle, sortis de l’eau au large de la Moutte il y a maintenant deux ans ».