Sous l’œil de Pierre-André de Suffren, bailli de Saint-Tropez, qui trône sur sa statue en face du quai d’honneur, une dizaine de voiliers de tradition ont pris le départ du Trophée Bailli de Suffren, samedi 27 juin, en direction de Malte. Comme le veut la tradition, le rituel du départ a été suivi à la lettre, par une matinée bien ensoleillée : d’abord la messe, puis la cérémonie, en présence de l’ambassadeur de Malte Vincent Camilleri, et le dépôt de gerbes au pied de la statue de l’un des plus illustres tropéziens, la bénédiction des bateaux par Mgr Michel Hayes et enfin le départ, au coup de canons, des magnifiques voiliers en route pour le large.
« C’est avec grand plaisir que je vous accueille au pied de la statue de Pierre-André Bailli de Suffren Saint-Tropez, à l’occasion du Trophée nautique qui lui est dédié, a dit le maire Jean-Pierre Tuveri dans son discours prononcé lors de la cérémonie. L’œuvre que vous avez devant vous a la particularité d’avoir été coulée dans le bronze de canons pris à l’ennemi. Réalisé par le sculpteur provençal Pierre Marius Montagne, elle fut offerte à la ville par Napoléon III et inaugurée en grandes pompes le 4 avril 1866. Plus de 25 000 personnes étaient alors réunies ici même pour rendre hommage à cet illustre personnage, dont la famille possédait sous l’ancien régime la seigneurie de Saint-Tropez. A cette occasion, la ville, le port et la rade furent éclairés par la lumière électrique, comme l’annonçaient en lettres capitales l’affiche éditée par la mairie.
C’est dire, a poursuivi le premier magistrat, la portée de cette inauguration, qui fut en quelque sorte l’avènement de l’une des plus grandes familles que connut Saint-Tropez. L’histoire des Suffren, originaire d’Italie, croisa celle de notre ville à la fin du XVIIe siècle lorsque Jean-Baptiste de Suffren, grand-père des deux futurs baillis, Pierre-André et son frère Paul Julien, épousa Geneviève de Castellane, dame de Saint-Tropez, issue d’une des plus anciennes familles nobles de Provence. Par ce mariage, la famille Suffren s’éleva ainsi dans la noblesse et vint attacher le nom de Saint-Tropez à son patronyme.
Afin de préserver la puissance familiale, il était d’usage que ces familles nobles transmettent leurs biens à l’aîné. Les cadets devaient tirer leurs revenus des carrières qu’ils entreprenaient, souvent dans le métier des armes ou en entrant dans les ordres.
C’est ainsi que l’aîné, Jean-Baptiste de Suffren, fut seigneur de Saint-Tropez, fief qu’il transmit à son fils Paul de Suffren à sa mort. Les deux autres frères cadets, Pierre André et Paul Julien firent carrière dans la marine et tirèrent une partie de leurs revenus des commanderies de l’Ordre de Malte.
A l’inverse de la tradition et de ce qu’il est écrit sur une plaque en marbre posée sur le château Suffren, place Garezzio, ce dernier n’a jamais été la demeure du bailli de Suffren qui n’a jamais été propriétaire à Saint-Tropez. La famille Suffren donna à Saint-Tropez deux baillis, Pierre André et Paul Julien, et au moins sept chevaliers de l’Ordre de Malte ».
Pierre-André de Suffren -Saint-Tropez
Né à Saint-Cannat en 1729, Pierre André de Suffren exerça le métier de marin aussi bien dans la marine du Roi de France que dans celle de l’Ordre de Malte. Il devint célèbre lors de la guerre d’Indépendance des Etats-Unis et aussi pour sa glorieuse campagne des Indes de 1781 à 1784, période durant laquelle il tint en échec la flotte anglaise alors qu’il ne disposait pas d’arsenal dans l’océan Indien pour entretenir sa flotte.
Sa carrière à Malte est moins connue et beaucoup plus courte que sa carrière militaire alors que, paradoxalement, il est rentré dans l’histoire en tant que Bailli, grade du célèbre ordre chevaleresque.
En 1737, Pierre André fut reçu chevalier de minorité. Mais c’est à l’âge de 20 ans, en 1749, qu’il devint chevalier de majorité, puis commandeur en 1767 à l’âge de 38 ans, et bailli grand Croix en 1781, alors qu’il avait 52 ans et qu’il débutait sa campagne des Indes. A la fin de la guerre d’Amérique, auréolé d’un prestige immense pour avoir battu les Anglais à cinq reprises, il fut fait Ambassadeur permanent de l’Ordre auprès du roi de France. Il décéda à Paris en 1788.
Pierre André fit deux courts séjours à Malte. Le premier de 1749 à 1751, période durant laquelle, comme tout nouveau chevalier, il fut tenu de faire ses caravanes, c’est-é -dire des campagnes corsaires en Méditerranée contre les bâtiments ottomans. C’est lors de son second séjour en 1761-1762 qu’il prononça enfin les trois vœux des chevaliers : pauvreté, obéissance et chasteté. Il se prêta de bonne grâce à la cérémonie mais n’entendit nullement se plier à la règle.
L’Ordre n’étant plus au XVIIIe siècle ce qu’il était deux siècles plus tôt, Suffren comprit que ce n’était pas à Malte que son avenir allait se jouer. Il rentra donc en France en 1762 pour servir le roi de France. Son génie tactique allait pouvoir s’exprimer durant la guerre d’Indépendance américaine quelques années plus tard et l’histoire porta son nom au panthéon des plus grands et des plus redoutés marins de son temps au point que les Anglais le surnommaient « l’amiral Satan ». La Marine nationale ne l’a en tous cas pas oublié puisque pas moins de 7 de ces navires portent le nom de Suffren.
« Saint-Tropez non plus ne l’a pas oublié, a souligné le maire. En plus de la statue et du quai qui porte son nom, le Bailli de Suffren figure en très bonne place dans le musée de l’histoire maritime tropézienne, plus précisément dans la salle des grands personnages qui ont marqué l’histoire de notre cité. Vous pourrez y voir son buste aux côtés de ceux d’Hippolyte Bouchard, marin tropézien qui devint en 1810 commandant en second de la flotte argentine, et du général Jean-François Allard, commandant en chef des armées du maharajah Ranjit Singh, roi du Lahore. Je vous incite bien entendu à visiter cet espace muséal qui après seulement deux ans d’exploitation est déjà le premier musée payant du Var.
La course croisière du Trophée Bailli de Suffren est une autre forme d’hommage à Suffren ; hommage au marin qui combattait les Anglais et les Barbaresques en Méditerranée mais aussi hommage à l’homme qui fit aussi une brillante carrière au sein de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, devenu l’Ordre de Malte, d’abord comme général des galères puis ambassadeur auprès du roi de France.
C’est dans cet esprit que les voiliers inscrits à cette 14e édition du Trophée Bailli de Suffren, organisée par le Marenostrum Racing Club et son président Christian Benoît, avec le concours de la ville et de la Société nautique de Saint-Tropez, vont prendre le départ vers midi pour rallier le port de Birgu-Vittoriosa à Malte.
Je me réjouis que cette belle épreuve ait pu perdurer jusqu’ici et je forme le vœu qu’elle puisse encore se dérouler durant de nombreuses années », a conclu le maire.
Sous l’œil de Pierre-André de Suffren, bailli de Saint-Tropez, qui trône sur sa statue en face du quai d’honneur, une dizaine de voiliers de tradition ont pris le départ du Trophée Bailli de Suffren, samedi 27 juin, en direction de Malte. Comme le veut la tradition, le rituel du départ a été suivi à la lettre, par une matinée bien ensoleillée : d’abord la messe, puis la cérémonie, en présence de l’ambassadeur de Malte Vincent Camilleri, et le dépôt de gerbes au pied de la statue de l’un des plus illustres tropéziens, la bénédiction des bateaux par Mgr Michel Hayes et enfin le départ, au coup de canons, des magnifiques voiliers en route pour le large.
« C’est avec grand plaisir que je vous accueille au pied de la statue de Pierre-André Bailli de Suffren Saint-Tropez, à l’occasion du Trophée nautique qui lui est dédié, a dit le maire Jean-Pierre Tuveri dans son discours prononcé lors de la cérémonie. L’œuvre que vous avez devant vous a la particularité d’avoir été coulée dans le bronze de canons pris à l’ennemi. Réalisé par le sculpteur provençal Pierre Marius Montagne, elle fut offerte à la ville par Napoléon III et inaugurée en grandes pompes le 4 avril 1866. Plus de 25 000 personnes étaient alors réunies ici même pour rendre hommage à cet illustre personnage, dont la famille possédait sous l’ancien régime la seigneurie de Saint-Tropez. A cette occasion, la ville, le port et la rade furent éclairés par la lumière électrique, comme l’annonçaient en lettres capitales l’affiche éditée par la mairie.
C’est dire, a poursuivi le premier magistrat, la portée de cette inauguration, qui fut en quelque sorte l’avènement de l’une des plus grandes familles que connut Saint-Tropez. L’histoire des Suffren, originaire d’Italie, croisa celle de notre ville à la fin du XVIIe siècle lorsque Jean-Baptiste de Suffren, grand-père des deux futurs baillis, Pierre-André et son frère Paul Julien, épousa Geneviève de Castellane, dame de Saint-Tropez, issue d’une des plus anciennes familles nobles de Provence. Par ce mariage, la famille Suffren s’éleva ainsi dans la noblesse et vint attacher le nom de Saint-Tropez à son patronyme.
Afin de préserver la puissance familiale, il était d’usage que ces familles nobles transmettent leurs biens à l’aîné. Les cadets devaient tirer leurs revenus des carrières qu’ils entreprenaient, souvent dans le métier des armes ou en entrant dans les ordres.
C’est ainsi que l’aîné, Jean-Baptiste de Suffren, fut seigneur de Saint-Tropez, fief qu’il transmit à son fils Paul de Suffren à sa mort. Les deux autres frères cadets, Pierre André et Paul Julien firent carrière dans la marine et tirèrent une partie de leurs revenus des commanderies de l’Ordre de Malte.
A l’inverse de la tradition et de ce qu’il est écrit sur une plaque en marbre posée sur le château Suffren, place Garezzio, ce dernier n’a jamais été la demeure du bailli de Suffren qui n’a jamais été propriétaire à Saint-Tropez. La famille Suffren donna à Saint-Tropez deux baillis, Pierre André et Paul Julien, et au moins sept chevaliers de l’Ordre de Malte ».
Pierre-André de Suffren -Saint-Tropez
Né à Saint-Cannat en 1729, Pierre André de Suffren exerça le métier de marin aussi bien dans la marine du Roi de France que dans celle de l’Ordre de Malte. Il devint célèbre lors de la guerre d’Indépendance des Etats-Unis et aussi pour sa glorieuse campagne des Indes de 1781 à 1784, période durant laquelle il tint en échec la flotte anglaise alors qu’il ne disposait pas d’arsenal dans l’océan Indien pour entretenir sa flotte.
Sa carrière à Malte est moins connue et beaucoup plus courte que sa carrière militaire alors que, paradoxalement, il est rentré dans l’histoire en tant que Bailli, grade du célèbre ordre chevaleresque.
En 1737, Pierre André fut reçu chevalier de minorité. Mais c’est à l’âge de 20 ans, en 1749, qu’il devint chevalier de majorité, puis commandeur en 1767 à l’âge de 38 ans, et bailli grand Croix en 1781, alors qu’il avait 52 ans et qu’il débutait sa campagne des Indes. A la fin de la guerre d’Amérique, auréolé d’un prestige immense pour avoir battu les Anglais à cinq reprises, il fut fait Ambassadeur permanent de l’Ordre auprès du roi de France. Il décéda à Paris en 1788.
Pierre André fit deux courts séjours à Malte. Le premier de 1749 à 1751, période durant laquelle, comme tout nouveau chevalier, il fut tenu de faire ses caravanes, c’est-é -dire des campagnes corsaires en Méditerranée contre les bâtiments ottomans. C’est lors de son second séjour en 1761-1762 qu’il prononça enfin les trois vœux des chevaliers : pauvreté, obéissance et chasteté. Il se prêta de bonne grâce à la cérémonie mais n’entendit nullement se plier à la règle.
L’Ordre n’étant plus au XVIIIe siècle ce qu’il était deux siècles plus tôt, Suffren comprit que ce n’était pas à Malte que son avenir allait se jouer. Il rentra donc en France en 1762 pour servir le roi de France. Son génie tactique allait pouvoir s’exprimer durant la guerre d’Indépendance américaine quelques années plus tard et l’histoire porta son nom au panthéon des plus grands et des plus redoutés marins de son temps au point que les Anglais le surnommaient « l’amiral Satan ». La Marine nationale ne l’a en tous cas pas oublié puisque pas moins de 7 de ces navires portent le nom de Suffren.
« Saint-Tropez non plus ne l’a pas oublié, a souligné le maire. En plus de la statue et du quai qui porte son nom, le Bailli de Suffren figure en très bonne place dans le musée de l’histoire maritime tropézienne, plus précisément dans la salle des grands personnages qui ont marqué l’histoire de notre cité. Vous pourrez y voir son buste aux côtés de ceux d’Hippolyte Bouchard, marin tropézien qui devint en 1810 commandant en second de la flotte argentine, et du général Jean-François Allard, commandant en chef des armées du maharajah Ranjit Singh, roi du Lahore. Je vous incite bien entendu à visiter cet espace muséal qui après seulement deux ans d’exploitation est déjà le premier musée payant du Var.
La course croisière du Trophée Bailli de Suffren est une autre forme d’hommage à Suffren ; hommage au marin qui combattait les Anglais et les Barbaresques en Méditerranée mais aussi hommage à l’homme qui fit aussi une brillante carrière au sein de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, devenu l’Ordre de Malte, d’abord comme général des galères puis ambassadeur auprès du roi de France.
C’est dans cet esprit que les voiliers inscrits à cette 14e édition du Trophée Bailli de Suffren, organisée par le Marenostrum Racing Club et son président Christian Benoît, avec le concours de la ville et de la Société nautique de Saint-Tropez, vont prendre le départ vers midi pour rallier le port de Birgu-Vittoriosa à Malte.
Je me réjouis que cette belle épreuve ait pu perdurer jusqu’ici et je forme le vœu qu’elle puisse encore se dérouler durant de nombreuses années », a conclu le maire.